• Partage d'expérience : remplacement en IME

    Cette année, et pour la 1ère fois j'ai été confrontée à un remplacement en IME. J'avais beau avoir ma mallette de zil, je me suis sentie prise au dépourvu dans cet établissement qui ne fonctionne pas comme une école classique.

     

    Partage d'expérience : remplacement en IME

     

    Il existe plusieurs types d'IME (selon l'âge et les troubles des élèves); je me contenterai de vous parler de mon expérience.

    Je suis arrivée dans un bâtiment qui ne ressemblait pas à une école : grand parking voiture à l'entrée, aucun travaux d'enfants visible, salle de repas comme on peut voir dans des hôpitaux, couloirs carrelés et portes de partout...C'est une fois dans les escaliers que j'ai pu voir de l'art plastique affiché et qui décorait ce lieu presque froid. Secrétariat, infirmerie, salle de réunions, orthophoniste, médecin, psychologue, psychomotricienne sont tout autant de noms que l'on peut lire sur les différentes portes avant de trouver 3 pancartes "classe". 

    Lors de l'arrivée des élèves, dans la cours, voilà des ados âgés de 12 à 18 ans; tous avec le sourire, qui viennent serrer la main des adultes, discuter...Dans cet établissement, les élèves ont une déficience intellectuelle légère ou moyenne (avec ou sans troubles associés). L'ambiance est détendue, plutôt calme et très courtoise. Chacun connait son emploi du temps et a hâte de faire l'entretien des espaces verts ou d'aller en cuisine ou d'avancer le projet BD ou encore d'aller coudre la housse pour téléphone portable ou d'apprendre à repasser etc etc. Cet établissement combine des temps d'apprentissages de matières comme à l'école (en quelque sorte) et des temps d'ateliers ou de prise en charge avec médecin, éduc etc. Il y a autant de point de vue sur l'enfant que de professionnel présent, les regards se croisent et cela est très riche en échanges.

    Le matin j'ai des élèves de 16-18 ans; ce groupe prépare le certificat de formation générale (CFG). Seulement, ils ne seront que 3 pour le français car la dernière part en activité relaxation pour une grosse heure. 

    Dans la salle de classe se trouvent 6 tables, peu de matériel (quelques dictionnaires, calculatrices, feutres etc.), aucun manuel pédagogique, un bureau pour l'enseignant, 2 ordinateurs et une photocopieuse.

    Le directeur de l'établissement me propose d'aller sur internet et d'imprimer un sujet CFG de math et un de français afin de préparer les élèves aux épreuves de CFG. J'ai l'impression qu'on me demande de préparer le brevet avec des anciens sujets, je suis mal à l'aise. Je n'ai pas envie laisser les élèves attendre (sagement...? ou pas ? qu'en sais-je ?) pendant que je cherche un sujet en leur tournant le dos. Je leur demande donc ce qu'ils ont comme type d'épreuve en français et travaille d'abord en ce sens : lecture compréhension avec un texte à trou, écriture libre d'une histoire type jogging d'écriture,  des jeux de vocabulaire et je termine par une lecture offerte. Le temps passe vite, on change souvent d'activité car leur durée de concentration est plutôt faible. En plus, ayant la photocopieuse dans ma classe, je suis très souvent dérangée par la classe voisine qui imprime des documents.

    Après la récréation, on passe aux mathématiques et je me base cette fois-ci sur un ancien sujet : ils sont fiers, ils ont envie de compter les points. Seulement, les exercices ne sont pas si simples, ils me proposent de faire toutes les opérations qu'ils connaissent et il leur est difficile de mettre du sens sur ce qu'ils font. Du coup on prend le temps et on ne fera pas tout le sujet, car je pense que le plus important est qu'ils comprennent.

    L'heure de la pause a sonné, je suis plutôt contente de la matinée (et soulagée d'avoir vécu cette 1ère expérience, positive). Côté comportement, deux garçons avaient des troubles mais aucune violence physique ni insultes ou manque de respect. La valorisation a extrêmement bien marché, j'ai trouvé ces élèves très sensibles aussi à l'affectif. J'en avais un en particulier qui ne voulait pas travailler et le simple fait de lui dire que je ne le forcerais pas mais que je ne prêterai pas attention à lui, l'a immédiatement fait faire l'exercice et il a participé. Ayant eu connaissance de la vie très difficile de cet ado, c'était une petite victoire de le voir motivé.

    Une fois mes corrections faites, direction la salle de repas : imaginez votre salon/salle à manger/cuisine tout réuni ! Cuisine équipée (immense frigo, deux micro-ondes, évier), plusieurs tables collées pour que tout le monde ait une place, puis coin plus calme avec table basse/journaux et deux fauteuils relaxants ! Nous nous retrouvons à être presque plus d'une dizaine à manger, et quasi autant de têtes d'adultes. Dans cet IME, il y a au total 20 adultes (pour 40 adolescents). 

    L'après-midi, autre groupe, 3 élèves pour de l'art visuel, pendant 3 heures (avec une récréation au milieu). Je commence avec deux garçons qui sont complètement opposés côté troubles; la 3ème arrivera 1h après car elle est en atelier de cirque. Le rythme est lent, les différences entre les élèves se font sentir et il n'est pas facile de répondre aux besoins de chacun. Dans le fond, aucune agressivité, aucune méchanceté, et encore une fois, des enfants très sensibles à tout ce que l'on peut dire de positif, et à notre regard bienveillant. J'ai été également agréablement surprise de l'intérêt que chacun portait à l'autre.

    La journée s'achève rapidement, sur 3 élèves j'en ai un qui est parti 30' avant la fin, un autre 15' avant (gestion des bus oblige). J'ai donc terminé ma séance avec une seule élève.

    C'était une chouette expérience, même si je préfère avoir des élèves plus jeunes :D 

     

    En savoir plus sur le CFG

     

     

    Livres pédagogiques

     

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